Paul, apôtre du Christ

Paul, Apôtre du Christ
Écrit et réalisé par Andrew Hyatt, États-Unis, 2018
Avec James Faulkner, Jim Claviezel, Olivier Martinez

Durée : 1 h 48

Bande-annonce : ici.

Ce film a été largement commenté dans la presse chrétienne, et même chaudement recommandé par certaines publications. Je m’en tiendrai donc strictement à des commentaires personnels, lesquels résument très brièvement les impressions d’un ingénieur retraité devenu quelque peu bibliste sur le tard.

Je ne ferai pas de commentaire sur l’intrigue, ni sur la manière assez « hollywoodienne », dont sont relatés les évènements censés être plus ou moins historiques qui y figurent, ce serait hors de mon propos.

En revanche, je tiens à dire que j’ai été frappé par un certain nombre d’éléments qui m’ont paru tout à l’honneur de l’auteur du scénario et du producteur du film :

– le personnage de Paul m’a paru assez remarquable par son visage et par son jeu, (encore que l’acteur qui joue le rôle ait une stature qui n’est pas celle d’un « avorton », pour recourir aux mots qu’emploie Paul lui-même en 1 Co 15, 8), mais surtout par la conformité de ses paroles et de son comportement à ce que nous savons de lui par les textes du Second Testament. A quelques nuances près, les propos et réactions attribués à Paul dans le film sont en effet une bonne traduction ou une interprétation très conforme de phrases extraites littéralement principalement de ses lettres ou parfois des Actes de Luc.

Au plan de l’imaginaire, il n’est pas inintéressant que le film nous propose que Paul, qui se prépare à une mort par le glaive, se soit remémoré des passages de son histoire personnelle et du rôle qu’il a joué un temps dans la persécution des adeptes de « la voie ».

– le séjour de Paul à Rome et sa captivité finale à la prison Mamertine y sont évoqués de manière assez vraisemblable, (en dépit de quelques points douteux, telles les pérégrinations de Paul dans les jardins de l’officier romain chargé de sa captivité…). Au plan du contexte communautaire, si l’on sait certes que Prisca et Aquila étaient retournés à Rome (Cf. Rm 16, 3) on ne peut rien dire de leur rôle dans cette ville sous la persécution de Néron; toutefois, le rôle qui leur est attribué dans le film n’est pas aberrant.

– le personnage de Luc qui tient le second rôle dans le film n’est pas non plus ridicule, encore que certains évènements du film puissent nous surprendre quelque peu.

Ainsi, dans le cadre d’une fiction dont on peut parfaitement ne pas apprécier les choix et parfois les excès, ce film apparaît comme une opportunité de faire connaissance avec le Paul des Écritures. Un film à conseiller, à condition d’être un peu prévenu et de s’attacher à ce qui caractérise l’enseignement de Paul et à ce qu’on sait de lui à travers ses lettres principalement.

Une petite note à l’attention des linguistes : le texte du Notre Père qu’a retenu l’auteur m’a paru une très bonne traduction du texte grec de Mt 6…

Recension : Jean-Marie Fehrenbach

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