Lire la Bible

Perfectionnement : Des textes à savourer. Zoom sur un livre, un personnage, un thème.

Les cours de Perfectionnement s’adressent à ceux qui savent déjà mener, de façon assez satisfaisante, une étude méthodologique et personnelle des textes bibliques, repérer les questions qui se posent, cerner les enjeux théologiques. Ils portent sur un livre biblique ou sur un thème, que vous pouvez aborder selon vos intérêts et dans l’ordre que vous souhaitez.
Chaque cours semestriel comporte 3 dossiers incluant un travail dirigé, que vous envoyez à un accompagnateur qui le renvoie annoté. Vous recevez par courriel un corrigé-type.

Ancien Testament

Le cycle d’Abraham (Genèse 12-25), par Christiane Ayrolles
Le cycle d’Abraham est constitué d’une série de courts récits ayant tous une unité propre assez prononcée. Ces récits sont aussi très divers par le contenu et le style. Il n’est donc pas aisé de trouver un fil narratif qui unisse ces différents épisodes. Un certain nombre de thèmes traversent pourtant le texte : sur le plan théologique le thème de la bénédiction et celui de la descendance auquel est étroitement lié le thème de la terre, sur le plan anthropologique le thème des relations humaines et des relations avec le Créateur.
Ce cours abordera, sous l’angle de la narrativité, des textes connus (ordres, bénédictions et promesses de Dieu, ainsi que l’épreuve d’Abraham) et des récits qui le sont moins (ceux de l’épouse sœur ; ceux des relations entre homme, femme et fils). Il s’achèvera par la caractérisation du personnage d’Abraham, aux facettes multiples et parfois contradictoires.

La sortie d’Égypte (Exode 1, 1-15, 21), par Christiane Ayrolles
La sortie d’Égypte dont le récit constitue la première partie du livre de l’Exode, est l’histoire d’une victoire et décrit un passage, celui de l’esclavage à la liberté, de l’abêtissement à la responsabilité, de la servitude infligée par Pharaon, roi d’Égypte, au service de YHWH. Elle raconte la naissance d’un peuple, Israël et la question fondamentale est de savoir qui est le véritable souverain d’Israël : qui Israël doit-il servir, Pharaon ou YHWH ? La question est particulièrement sensible au cours du récit des plaies (ch. 7-11) et au moment du passage de la mer (ch.14).

Le livre de Josué, par Christiane Ayrolles
Parmi les livres bibliques qui posent problèmes à nos contemporains, le livre de Josué occupe la première place : il n’est question en effet, que de guerres sans merci, de massacres en tous genres. Et ce que l’on pourrait appeler un génocide est le résultat d’un commandement divin ! Alors, que faut-il faire avec ce livre ?
Après une brève enquête de nature historique, notre intention est de vous proposer une étude synchronique de ce texte, en analyse narrative.

Le Livre des Juges, par Christiane Ayrolles
Si les commentateurs voient dans le livre des Juges une reconstruction idéologique et littéraire, à partir des diverses traditions culturelles d’Israël, à première lecture tout semble décousu, confus, disparate…
Comment trouver une cohérence à ce livre ? Où et comment se manifeste la voix narrative ? Dans quelle vision théologique de l’histoire ? Par quels procédés d’écriture ? Par quels choix de personnages ?
Après une étude de la structure du prologue et la mise en valeur de son programme narratif, ce cours se concentrera sur la caractérisation de quelques personnages (Otniel, Ehoud, Deborah, Gédéon, Abimélek, Jephté et Samson).
Des fiches méthodologiques très claires accompagnent l’approche de ce livre passionnant mais souvent méconnu.

Saül, premier roi d’Israël, par Christiane Ayrolles
Le personnage du roi Saül, dans le premier livre de Samuel, est grandement obscurci voir éclipsé par la forte personnalité du prophète Samuel au début qui le fait roi, puis par la suite par la brillante présence de David qui est son successeur annoncé. Ces analyses traitées selon la méthode narrative s’efforce de cibler le personnage de Saül, en montrant, ses insuffisances, ses fautes, sa barbarie, sa peur récurrente et sa fin tragique. Une part importante est faite au talent des auteurs et éditeurs successifs, qui ont mis tous les moyens littéraires dont ils disposaient, au service de cette tâche de dénigrement systématique de Saül. La conclusion aborde brièvement les possibles intentions théologiques de cette si tragique et énigmatique histoire.

Le Roi Salomon, par Christiane Ayrolles
Qui est le Roi Salomon ? Son histoire telle que nous la lisons dans le texte massorétique en fait un personnage fragmentaire, ambigu et contrasté. Plein de zèle pour son Dieu au début de son règne il devient apostat de la pire manière, à la fin. Il est glorifié par les uns et haï par les autres. Sa Sagesse polyvalente lui sert aussi bien à faire disparaître habilement ses ennemis, qu’à éblouir la reine de Saba ou à acquérir une fabuleuse richesse. Quelle est sa marge d’autonomie, à l’ombre de l’Égypte et par rapport à l’omniprésence de David, son père ?
Ce cours traité essentiellement selon la méthode narrative s’efforce de cerner et saisir ce personnage à facettes multiples à travers les actes principaux et souvent dissociés de son histoire dont la construction du temple de Jérusalem est l’œuvre majeure et centrale.

Le Deutéro Isaïe (Is 40-55), par Christiane Ayrolles
A une lecture rapide du Deutéro Isaïe (Is 40-55) le lecteur peut être déconcerté par le foisonnement des images, la répétition des thèmes qui s’y croisent, l’ambiguïté des personnages anonymes, la complexité des situations et des lieux évoqués qui paraissent parfois déconnectés les uns des autres. Nous nous sommes efforcés de faire apparaître la cohérence du texte, la logique de sa construction et la progression constante des idées et des situations, dans le but qu’ont les auteurs, d’annoncer de manière universelle, la restauration d’Israël et d’exalter la gloire du Dieu Unique d’Israël. A travers le travail de lecture, nous voudrions vous faire goûter d’une part l’infinie miséricorde et la puissance du Dieu Unique relevant son peuple meurtri, avec une extrême pédagogie, une grande patience et un immense amour, d’autre part la sublime beauté de ce texte porté par la foi sans faille de ses auteurs.

Viols, violences et homosexualité dans le Premier Testament,
par Christiane Ayrolles
Des viols sont racontés, ou mentionnés, plusieurs fois dans la Bible. Notre étude se portera plus particulièrement sur des récits où une seule femme est violée : Dina, fille de Jacob en Gn 34 ; Tamar, fille de David en 2S 13 ; la concubine anonyme du lévite en Jg 19. Ces trois viols déclenchent des violences collectives inouïes : anéantissement des Sichémites pour le viol de Dina ; lutte fratricide et guerre de succession pour le viol de Tamar ; guerre civile qui aboutit à la quasi disparition d’une tribu d’Israël pour le viol de la concubine du lévite. Pourquoi ces violences ? Quels en sont les enjeux ?
Le 3e dossier abordera les textes habituellement mis en relation avec ce que nous désignons par le terme d’homosexualité : les textes de la Loi (Lv 18, 22 et 20, 13) ; la relation de Jonathan et David dans les livres de Samuel ; les histoires assez parallèles de Sodome et Gomorrhe en Gn 19 et des hommes de Givéa en Jg 19. Il ne s’agit en aucune façon de faire apparaître des arguments pour ou contre l’homosexualité, mais d’étudier des textes en les situant dans leur milieu historique et culturel.
Ce cours peut constituer une initiation simple, guidée pas à pas, à l’analyse narrative.

Le message prophétique : service de Dieu, service de l’homme,
par Jean-Marie Fehrenbach
Une approche thématique, centrée sur la dimension éthique et sociale du message prophétique, qui permet à la fois de pénétrer une des dimensions essentielles du mouvement prophétique et de faire découvrir à quel point celui-ci présente un caractère remarquablement actuel pour notre monde contemporain. Les axes retenus pour ce cours comportent :
– l’étude de textes choisis (Amos, Isaïe, Jérémie, Ézéchiel).
– une incursion dans les textes législatifs du Pentateuque, référence essentielle du message des prophètes.
– une ouverture, à travers le vocabulaire employé et les situations abordées, vers les exigences du Royaume formulées dans les Évangiles.
Le cours souligne donc la continuité du message biblique : un seul et même Dieu, présent en acteur dans l’histoire, attentif à la condition des hommes, et plus particulièrement à celle des plus petits, un Dieu qui rejette une pratique cultuelle qui ne serait pas associée à la mise en œuvre concrète d’une préoccupation réelle de justice sociale.

Une analyse narrative du livre d’Esther, par Sœur Chantal Roosz
La méthode d’analyse narrative est sans doute l’une des plus fructueuses pour l’étude de la Bible.
Or, comme l’écrit Jean-Daniel Macchi, dans La Bible en récits :
« Le Livre d’Esther constitue un terrain privilégié pour un dialogue entre les approches
diachroniques du texte biblique issues des écoles historique et critique, et l’approche plus synchronique qu’est l’analyse narrative. Deux raisons au moins à cela. D’une part, le Rouleau d’Esther forme un roman adroitement construit. L’intrigue est bien réelle, les personnages sont élaborés de manière à susciter des sentiments d’empathie, de sympathie et d’antipathie. Le cadre du récit transporte le lecteur dans un monde à la fois fantasmatique et séduisant. Il se prête donc bien à une lecture narrative. D’autre part, le Livre d’Esther présente la particularité de rendre nécessaire une démarche diachronique pour des raisons liées aux manuscrits dont nous disposons. »
En effet, nous disposons, dans nos Bibles, de deux Esther : le texte hébreu reçu par les Juifs et les protestants, et la version « deutérocanonique « pour l’Église catholique (hébreu + grec). On trouve ici « en clair », un phénomène qui est sous-jacent à tout le corpus biblique, celui de la « relecture – réécriture ». Le Livre d’Esther est quasiment le seul à le permettre, et c’est une richesse dont on ne s’est pas encore assez aperçu. Ce qui est plus difficile à distinguer, chez les Prophètes, par exemple, où les oracles anciens sont relus, et adaptés aux temps nouveaux dans la constitution même des Livres prophétiques, nous le voyons clairement dans cette dualité linguistique et littéraire d’Esther.
***
Envoi 1 : Prise de contact avec le livre d’Esther
L’intrigue dans le récit en hébreu
Proposition de structuration
Devoir : les personnages dans le récit en hébreu

Envoi 2 : Le cadre spatial et le cadre social dans le texte hébreu
Devoir : Le cadre temporel

Envoi 3 : La voix narrative
Le temps narratif dans l’Esther hébreu
Devoir : La voix narrative dans l’Esther grec

Le psaume 119, par Sœur Chantal Roosz
Le Psaume 119 (118 pour la liturgie) peut-il vraiment intéresser quelqu’un aujourd’hui ?
C’est long, très, très long ! 22 strophes de 8 versets, soit 176 versets en distiques = 352
« vers », ça fait vraiment beaucoup. Surtout quand ils disent tous quasiment la même chose. Un psaume pour grand nomade traversant le désert au pas lent de ses dromadaires. Quelque chose comme le Boléro de Maurice Ravel, longuement étiré, dans un rythme régulier à deux temps… Inspiration / expiration, battement du cœur. Voilà qui est déjà plus attirant, et nous met sur le chemin de la prière.
Mais la Loi ? Un psaume à la louange de la Loi ? Pas vraiment « tendance » !
Ce serait dommage cependant de passer à côté du psaume 119, qui a nourri des milliers de juifs, et de chrétiens de toute confession depuis plus de deux millénaires.
Laissons donc la parole à Dietrich Bonhoeffer :
« La longueur et l’uniformité du Psaume 119 (118) nous le rendent peut-être particulièrement difficile d’accès. Nous pouvons nous aider en avançant très lentement, calmement et patiemment d’un mot à l’autre, d’une phrase à l’autre. Nous comprenons alors que les répétitions apparentes ne sont rien d’autre que de nouvelles tournures d’une seule et même chose : l’amour de la Parole de Dieu. De même que cet amour est infini, ainsi les paroles qui le reconnaissent. Elles nous accompagnent tous les jours de notre vie… » (D. Bonhoeffer, Introduction au Livre des Psaumes, Brepols, 1995, p. 32)
Trop long, le Psaume 119 ?

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Envoi 1 : Vue générale du Psaume
1. le genre littéraire,
2. les 8 noms de Dieu,
3. les strophes et leur structure
Devoir : Étude de la strophe 9

Envoi 2 : L’homme et la Loi
1. observer la Loi,
2. pratiquer la Loi,
3. contempler la Loi
Devoir : Étude du verbe « vivre »

Envoi 3 : Le Dieu de la Loi
1. le Dieu qui enseigne,
2. le Dieu créateur,
3. un Dieu d’amour
Devoir : le Dieu sauveur