Nouveaux cours – Exégèse – 2018


Trois nouveaux cours d’exégèse (niveau Perfectionnement) sont désormais disponibles. Ils ont été rédigés par Chantal Roosz, bénédictine de l’abbaye de Vénière.
Deux concernent l’AT :
1. La lecture narrative du livre d’Esther passionnera également les amoureux du grec et de l’hébreu bibliques. Cependant, ce cours n’exige pas de connaître ces deux langues ;
2. Le long psaume 119 retrouve du souffle quand ses riches thèmes sont analysés.
Le troisième cours propose d’analyser quelques discours-dialogues du quatrième évangile.
Ci-dessous, le détail de ces cours.

Prérequis pour s’inscrire : avoir réalisé les niveaux d’approfondissement en exégèse ou pouvoir justifier d’une formation équivalente.

Une analyse narrative du Livre d’Esther

La méthode d’analyse narrative est sans doute l’une des plus fructueuses pour l’étude de la Bible.

Or, comme l’écrit Jean-Daniel Macchi, dans La Bible en récits :
« Le Livre d’Esther constitue un terrain privilégié pour un dialogue entre les approches
diachroniques du texte biblique issues des écoles historique et critique, et l’approche plus synchronique qu’est l’analyse narrative. Deux raisons au moins à cela. D’une part, le Rouleau d’Esther forme un roman adroitement construit. L’intrigue est bien réelle, les personnages sont élaborés de manière à susciter des sentiments d’empathie, de sympathie et d’antipathie. Le cadre du récit transporte le lecteur dans un monde à la fois fantasmatique et séduisant. Il se prête donc bien à une lecture narrative. D’autre part, le Livre d’Esther présente la particularité de rendre nécessaire une démarche diachronique pour des raisons liées aux manuscrits dont nous disposons. »

En effet, nous disposons, dans nos Bibles, de deux Esther : le texte hébreu reçu par les Juifs et les protestants, et la version « deutérocanonique « pour l’Église catholique (hébreu + grec). On trouve ici « en clair », un phénomène qui est sous-jacent à tout le corpus biblique, celui de la « relecture – réécriture ». Le Livre d’Esther est quasiment le seul à le permettre, et c’est une richesse dont on ne s’est pas encore assez aperçu. Ce qui est plus difficile à distinguer, chez les Prophètes, par exemple, où les oracles anciens sont relus, et adaptés aux temps nouveaux dans la constitution même des Livres prophétiques, nous le voyons clairement dans cette dualité linguistique et littéraire d’Esther.

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Envoi 1 : Prise de contact avec le livre d’Esther
L’intrigue dans le récit en hébreu
Proposition de structuration
Devoir : les personnages dans le récit en hébreu

Envoi 2 : Le cadre spatial et le cadre social dans le texte hébreu
Devoir : Le cadre temporel

Envoi 3 : La voix narrative
Le temps narratif dans l’Esther hébreu
Devoir : La voix narrative dans l’Esther grec

 

Le psaume 119

Le Psaume 119 (118 pour la liturgie) peut-il vraiment intéresser quelqu’un aujourd’hui ?
C’est long, très, très long ! 22 strophes de 8 versets, soit 176 versets en distiques = 352
« vers », ça fait vraiment beaucoup. Surtout quand ils disent tous quasiment la même chose. Un psaume pour grand nomade traversant le désert au pas lent de ses dromadaires. Quelque chose comme le Boléro de Maurice Ravel, longuement étiré, dans un rythme régulier à deux temps… Inspiration / expiration, battement du cœur. Voilà qui est déjà plus attirant, et nous met sur le chemin de la prière.

Mais la Loi ? Un psaume à la louange de la Loi ? Pas vraiment « tendance » !

Ce serait dommage cependant de passer à côté du psaume 119, qui a nourri des milliers de juifs, et de chrétiens de toute confession depuis plus de deux millénaires.
Laissons donc la parole à Dietrich Bonhoeffer :

« La longueur et l’uniformité du Psaume 119 (118) nous le rendent peut-être particulièrement difficile d’accès. Nous pouvons nous aider en avançant très lentement, calmement et patiemment d’un mot à l’autre, d’une phrase à l’autre. Nous comprenons alors que les répétitions apparentes ne sont rien d’autre que de nouvelles tournures d’une seule et même chose : l’amour de la Parole de Dieu. De même que cet amour est infini, ainsi les paroles qui le reconnaissent. Elles nous accompagnent tous les jours de notre vie… » (D. Bonhoeffer, Introduction au Livre des Psaumes, Brepols, 1995, p. 32)

Trop long, le Psaume 119 ?

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Envoi 1 : Vue générale du Psaume
1. le genre littéraire,
2. les 8 noms de Dieu,
3. les strophes et leur structure
Devoir : Étude de la strophe 9

Envoi 2 : L’homme et la Loi
1. observer la Loi,
2. pratiquer la Loi,
3. contempler la Loi
Devoir : Étude du verbe « vivre »

Envoi 3 : Le Dieu de la Loi
1. le Dieu qui enseigne,
2. le Dieu créateur,
3. un Dieu d’amour
Devoir : le Dieu sauveur

 

Les discours-dialogues dans les dix premiers chapitres de l’Évangile de Jean

Le 4ème Évangile est un monde qu’on n’a jamais fini d’explorer, un fleuve d’eau vive toujours renouvelé. Nous n’aurons pas d’autre prétention ici que d’en aborder quelques passages, en nous attachant aux discours-dialogues des chapitres 3 à 10, sans nous occuper de l’aspect plus narratif. Même ainsi, nous ne pourrons étudier tous les passages concernés, et il nous faudra choisir.
La méthode que nous allons employer n’a rien d’une méthode scientifique homologuée, mais repose sur deux caractéristiques du style johannique, l’enracinement vétérotestamentaire et la « lecture en diptyque » : ce simple procédé d’étude part du style répétitif de 4ème Évangile, pour mettre en relation deux expressions ou deux courts passages, à la fois semblables et différents, afin de faire, de ce rapprochement, jaillir du sens.

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Envoi 1 : Nicodème 3,1-21
Devoir 1 : La Samaritaine 4,1-30

Envoi 2 : Jn 8,12-30
Devoir 2 : L’œuvre du fils 5,19-30

Envoi 3 : Jn 8,51-59
Devoir 3 : Le Bon Pasteur Jn 10

Œuvre ci-dessus : Aert de Gelder (1645-1727), Esther et Mardochée, vers 1685. Huile sur toile, 59,7 x 143,5 cm. États-Unis, Providence (RI), Risd Museum, 17.138.

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