Immensité de blanc qui réfléchit la lumière intérieure. S’agenouiller comme si on pouvait agenouiller le cœur devant l’indicible qui saisit l’intime. S’agenouiller pour quémander la miséricorde pour la femme adultère. S’agenouiller, comme Jésus, à la hauteur de la douleur de Pierre en sa trahison de l’ami.

De la paume, étaler l’encre qui se diffuse là où on ne l’espère pas.
De la paume, faire savoir à Joseph que la vie palpite là où on ne l’imaginait pas.
Du doigt poursuivre la ligne d’un destin d’encre et de chair, de trahison et d’amour.
Intensité de la présence.

De terre et de grâce, faire surgir en images des histoires d’hommes et de femmes déjà inscrites d’encre et de blanc dans les pages de la Bible, mais jamais achevées : leurs vies, celle de François-Xavier de Boissoudy, la nôtre, celle de ce Dieu habitant et réinventant en Jésus notre humanité.

Le noir se fait lumière et le blanc suggestion, sans jamais imposer une seule lecture. Les thèmes chers à l’artiste prennent chair, jusqu’en d’infimes nuances de tons et de détails.
La tendresse des gestes, la danse d’une Pentecôte réinventent à fleur d’émotion la profondeur des vécus, fugitifs et pourtant sceaux sur toute l’existence.

Jusqu’au 21 avril 2019, les toulousains peuvent découvrir le chemin de croix peint par François-Xavier de Boissoudy pour la Basilique Saint-Sernin.

Pour tous, je ne peux que recommander la lecture des très beaux catalogues-livres présentant le travail de l’artiste (voir deux exemples ci-dessous).
Et vous serez très certainement saisis par la vidéo que voici :

Un chemin de croix
Livret-catalogue avec les poèmes
de Jean-Pierre Denis
Ed. de Corlevour, 2019
Prix : 15 euros (2019)

Résurrection, Miséricorde
avec les commentaires de François Boespflug
Ed. de Corlevour, 2016
Prix : 28 euros (2019)

Recension (coup de cœur de ce printemps 2019) : Claire Rousseau
Public : tout public

Œuvre du haut : Elle enfanta son fils premier-né.
Ci-dessous : Pierre et Jean. Ils coururent tous deux ensemble ; Noli me tangere ; La Fuite en Égypte
Technique : lavis d’encre sur papier marouflé sur toile